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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 15:03

Dégage le moineau, fais ta crotte ailleurs ! Ainsi parlait la Pierre plate, la plus vieille du coin. Large, lissée par le temps et la pluie, elle s'enorgueillissait d'avoir des millions d'années. Elle a connu des guerres, des tempêtes, des bêtes de toutes tailles... Ce cumul de souvenirs a bousillé sa mémoire. Reste une blessure de quelques centaines d'années. Des va-nus-pieds avaientcassé, emporté une partie d'elle-même pour construire une cathédrale.

La pierre : j'ai vu, miracle de la nature, une fleur pousserentre deux blocs. J'ai tout de suite pensé à cette part de moi qui a partagé, durant des siècles, cet univers de folie. La voilà livrée au vent, la solitude et à ces maudits pigeons.... Je n'ai pas tes ailes l'oiseau, peux-tu déterrer cette fleur et la porter à ma moitié.

Le moineau, encore jeune, fier de ses capacités, d'un coup d'aile, de trouer le ciel, était étonné et ravi de comprendre cette pierre. C'est la première fois que ma crotte m'ouvre la porte du temps. Pierre, je t'envie, tu ne cours pas les dangers et les besoins d'un moineau. Tu es au spectacle de tout ce qui vit et meurt. J'accepte parce que j'ai en moi la folie de vivre, un défi d'exister libre malgré tout. Mais toi que me donnes-tu ?

Si tu réussis, je te raconterais la triste histoire d'un jeune soldat de Napoléon qui est tombé mourant sur moi. J'ai reçu ses derniers mots avant son dernier souffle...

Raconte, je réussirais.

Oiseau, j'en ai vus des misères, des catastrophes, des guerres sanglantes et inutiles... Mais là, contre moi, se confiait un cœur blessé à mort.

« Chérie, c'est à toi ma pensée ultime. Je sais que cette pierre est le dernier témoin de ce qui me reste de temps. Les images défilent. A notre première rencontre, tu avais cette fraicheur, cette candeur, ce regard printanier, qui m'avaientrendu fou amoureux. Tu es devenue l'être le plus précieux de ma vie. Tes yeux, ta bouche, ton sourire, tes jolies jambes trottaient dans mes nuits... Jusqu'à la souffrance. J'étais jaloux de tout de tout ce quipouvait avoir un intérêt pour toi à part moi... Et maintenant, cette guerre me tue. Mon amour. Tu es la vie dans ce qu'elle a de divin... J'ai eu ma part de toi, je pars inconsolable avec ce trésor que sont les années partagées, les plus belles de ma jeune existence... Je t'aime. »

Voilà l'oiseau, ta mission est d'autant plus précieuse même si cette histoire peut paraître lourde à supporter. La fleur que tu planteras c'est notre défi de tous les deux à l'Inconnu. La beauté prend des voies royales qui dépassent l'entendement. Bonne chance !

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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 23:17

Arrête de gigoter, tu as mis ton pied dans mes yeux et surtout tu fais peur à maman... Comment peux-tu ? Oui j'angoisse, j'ai peur. Tu as entendu son cri en entendant les infos, ce monde de violences qui fait douter... Je sens encore ses doigts pressés contre mon cœur. Ecoute, ne pleure pas, papa nous fait entendre une musique divine. Tous nous attendent, on est l'espoir du bonheur de demain.

Au secours maman ! Le cordon s'est enroulé autour de mon cou. C'est pas ma faute. Bouge pas ! Maman sent qu'on est dans la tourmente. Dans la douleur. Le paradis n'est plus d'aujourd'hui, déjà la mémoire nous fait une brèche dans le devenir. Maman crie !

Le taxi, la clinique, la table d'accouchement... Délivrance. On est pris dans un tourbillon de mains, de baisers, de larmes. Nous sommes séparés, il me manque. Le plaisir du sein de maman. Finie la félicité de la nudité, on est dans les couches, ballottés de main en main. J'apprends que je m'appelle Eva et mon frère Eric.

Je ne veux pas sourire, j'ai encore en moi l'expérience d'être étranglée, un possible cauchemar. Je vais être une enfant instable, revancharde. Maman dit bien que je suis entourée d'amour, peut-être. Le cordon qui nous relie à la vie, au bonheur, a failli me faire mal... Je me méfie Je ne comprends rien.

Je ne voulais pas blesser ma sœur. Ce qui me fait peur c'est tous ces sentiments confus. M'a parcourue une possible jouissance d'être seul à profiter de mes parents, sans partage. Mais aussi le besoin d'elle, d'être à deux pour affronter ce monde. Reste que j'ai porté le pouvoir de nuire. Je ne comprends rien.

Nous deux. L'heureuse émotion l'emporte ces premières années. Notre liberté sera mise à l'épreuve et fasse mon Dieu que la tentation ne fasse pas loi. Aimer c'est une telle joie !

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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 23:16

Seul. La maison m'appartient. J'ai tout fermé et dans le noir on ne sait plus si dehors il fait jour. Je me déleste de mon moi. Je m'étourdis en faisant la toupie en tournant sur moi-même jusqu'à tomber. Vertige.

Je me relève et titubant je fais ma première expérience. Il est là, je suis là, dans le miroir, à peine visible. Je m'approche. Je rentre dans son regard. Mon cœur bat très fort.

Je vois un enfant de dix ans. Il a l'air de chercher un sens, il ne se possède pas. C'est insupportable, je ferme les yeux. Les années se matérialisent. Elles font comme une ronde autour de moi et m'enserrent comme un serpent glacé.

C'est dans le miroir comme une copie qui aurait subi le temps. Les scènes sont inachevées, les couleurs passées. Les bonheurs font grise mine. Les sens brûlent au bûcher du temps. Les étincelles sont brèves et c'est un amoncellement d'images sifflant comme des flèches qui ne ratent jamais le cœur.

Et le miracle c'est au vol attraper ce souvenir de la fête. Ils sont tous là. Ce moment indifférent au lendemain tout simple qu'on ne savait pas être le sens, la maison qui abritera ce qui était et ce qui sera. Je ne suis pas seul. Mes liens m'attachent hors du temps.

Je ne sais pas quoi faire de ma liberté. Oublier, ne pas subir. Des pensées venues d'ailleurs viennent bousculer tout espoir de donner des couleurs à demain. Avant, il faisait beau. J'étais. Même si parfois il n'y avait pas de siège, pas de billet pour assister ou participer au spectacle. Arrivé trop tôt ou trop tard.

 

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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 23:15

Donne, étonne, jouis, même s'il se fait tard. Les enfants dorment ici et pas ailleurs et les fleurs sont témoins. Le poison peut être dans le pain et la nature nous tourne le dos. Le bonheur n'est plus à la porte. Nous avons perdu les clés.

Il ne répond plus. Dans quel univers s'est-il évanoui ? On l'aperçoit parfois dans le regard d'un enfant. Insaisissable. Il fait un sourire amer aux vieux qui ne comprennent plus.

 

Pierre, sac au dos, entreprit la traversée solitaire du désert. Il arrive un temps où on n'a plus le choix. Retrouver la valeur de la vie, alors qu'on a beaucoup perdu. Il a épuisé tout ce qu'il pouvait donner. L'amour, le plaisir, la reconnaissance, toutes ces choses ont fondu comme neige au soleil. Un feu inattendu a incendié le pouvoir d'être.

Montre-toi ! Toi qui distribue le pire et oublie la Promesse.

 

Ella ne bouge pas du fond de son lit. Elle fixe le plafond les larmes aux yeux. Elle le voit. Pourquoi se dit-elle sans relâche. Pourquoi le mettre au défi et dire non au présent. Quel diable en nous nous entraîne au bord du gouffre. Je ne voulais pas ce que j'ai fait. Quelle faille en moi a fait tomber dans la douleur mon amour. Ce n'est pas juste.

 

Joseph est dans un état impossible. Il tremble. Au seuil de sa vie, avant de partir, il va rencontrer un amour de jeunesse, le seul qui compte. L'image de Bella a été de toutes ses nuits jusqu'à son dernier temps de vieux. Il n'arrive pas à l'imaginer vieille. Il a peur. Je veux n'être plus et partir avec le souvenir de la belle jeune fille. Je me sauve.

 

Stop ! Je Le sens, je l'ai vu tourner dans le vieux chemin. Il me doit de me nourrir après m'avoir mis en appétit. Je ne voulais rien que me tenir en attente à regarder tourner l'aiguille. Et il est venu avec plein de mots colorés qui ont bouleversé ma quiétude. Amour, devenir, mon prochain... Sur ce nouveau chemin j'ai perdu ma chemise, mon sommeil, tous mes bons sentiments. J'étais devenu la cible de tous ces mendiants, de tous ces estropiés de la vie. La tache m'a anéanti et j'ai pris conscience combien j'étais petit. J'ai appris la faim. Où est la paix !

 

Ta main petit. Pas besoin de manger de l'herbe comme ton lapin. Ne fais pas comme les grands, regarde-les ils t'envient, alors profite. Fais des tas de rêves, d'un foutu carton fais un vaisseau géant qui va jusqu'à la lune. Couvre maman de baisers comme ça pour la seule raison qu'elle est là. Si tu tombes, tu verras tes larmes c'est le meilleur pansement. La joie fait aussi pleurer mais çà c'est plus tard.

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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 23:11

 

Je suis fasciné, troublé comme tombé dans un néant où je ne suis rien. Elle est là dans le papier peint à la place d'une fleur. Un regard noir et intense qui vous perçait le cœur. J'étais pris à mon jeu, celui de chercher des visages dans les murs. Cette fois c'était comme d'être pris dans une toile d'araignée.

Ma journée était foutue. Je n'osais en parler autour de moi. J'étais pressé de revenir chez moi pour la revoir. Un beau visage presque complet mais c'est surtout les yeux qui vous défiaient, vous transperçaient. J'en pouvais plus et j'ai appelé ma femme pour lui montrer. Rien ! Elle s'est moquée de moi me disant qu'elle ne voyait qu'une banale fleur comme partout.

Le lendemain ça devient terrible. Elle était là mais, incroyable, ses yeux étaient fermés. Là ça devient inquiétant. Je restaisfigé devant ce maudit papier. Je décidaisd'en parler à Bernard, un psy... Ecoute, mon pauvre vieux, c'est dans ta tête. Ton esprit crée, imagine et habille ta fleur, ça va te passer.

Je décidai de me retenir et de ne plus aller voir. N'empêche j'étais blackboulé. Je me pose des questions sur mon équilibre mental. Diminué ! J'arrêtais pas de faire des bilans sur mon passé, mes faiblesses...

Je veux voir. J'avais mordu et mon devenir était dépendant de cette image. Et là, NON, c'était pas possible... A la place du visage féminin c'est celui d'un homme. Un regard ironique, des sourcils fournis, une moustache. Une ébauche de sourire. Fascinant ! Que me veulent-ils ? Obsessions.

Le jour suivant, c'était pire. Il y avait des visages partout, un vrai théâtre avec des mimiques différentes. Je tremble et tombe par terre. Je perds connaissance. On me soulève mais qui, dans quel univers ?

Je suis interné.

 

Je me réveille dans une chambre aux murs blancs, très blancs. Pas un nuage de couleur, pas de point lumineux. Ma raison glisse désespérément dans ce silence immaculé. J'attends.

Ce que je craignais arriva. L'infirmière. Elle avait le visage de mon désespoir. Celui de mon papier peint. Un grand sourire, de grands yeux, une grande piqûre à la main. Je vais intimement m'occuper de vous. Nous allons nous entendre. Je sais que vous ne pouvez pas beaucoup... alors je vais vous laver et vous nourrir.

Avec le temps ma dépendance grandissait. Certes, Paula, n'était pas agressive. Au contraire, elle m'appelait son bébé. Certains mots m'inquiétaient quand même. Genre, tu verras, je vais t'habiller de couleurs attrayantes, séduisantes. Tu va avoir une grande famille qui te protégera. Et quand tu seras plus grand, mon bébé, tu domineras

un grand territoire. Encore une petite piqûre pour me faire plaisir...

Le plus épouvantable, c'est la nuit. Le mur blanc s'éteignait et c'est une grande orgie de couleurs, de forêts, de fleurs, d'animaux, et à moitié éteints des gémissements d'enfants. Un cauchemar.

 

 

Une nuit, j'ai eu la surprise d'une nouvelle terreur. Paula me surprit, me poussa et se glissa dans mon lit. Elle était nue et froide, glaciale. Me caressant, elle murmurait des mots incompréhensibles. Tu vois, mon bébé, on est les maîtres du monde. Je t'apprendrais à te promener dans le cerveau des enfants comme des adultes. C'est un immense plaisir, tu te déguiseras sans retenue.

Où trouver des forces pour ma délivrance de cette prison ? Dans un coin protégé de mon cerveau, il y avait ma famille, mes amis, mes acquis. Je m'accrochais à ces valeurs. Il me fallait tuer Paula... Comment ?

Je remarquai qu'elle avait une odeur spéciale. Oui, l'odeur de la colle pour papiers peints. Et je sais que vous avez deviné ce que je soupçonnais : elle voulait m'intégrer dans les papiers peints. Faire de moi un démon.

Avant qu'elle ne se glisse dans mon lit, j'installai un tuyau branché au robinet. Paula, ton bébé va prendre une douche avec toi. J'ouvrai et un puissant jet d'eau fit glisser et déchirer son corps glacé. Le papier peint était foutu.

Je me réveille. Un docteur. Et bien vous nous avez fait peur, quinze jours de coma... Vous allez bientôt rentrer chez vous et rejoindre votre petite femme. Je suis guéri.

 

 

APRES LE PAPIER

Guéri. Ma femme me met une écharpe autour du cou, un bisou et je suis bon pour la reprise à mon bureau. J'étais content de retrouver mes collègues après cetteincroyable aventure du papier peint.

Je suis rouge de rage et de confusion. Humilié. Je tends la main et aucun de mes amis ne me répond, ne me voit. Je reste la main tendu, invisible. Pire, mon bureau est occupé et on me ferme la porte au nez.

Dehors. En traversant, j'ai failli me faire écraser plusieurs fois. J'en étais convaincu, on ne me voyait pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je retourne chez moi. Pas facile... Je ne retrouve pas mon quartier, ma maison. Plusieurs heures sont passées, la nuit tombe et je suis comme un con sous la pluie, abandonné.

Je me mets contre un mur et finis par m'asseoir. Je prenais l'aspect misérable du clochard. Larmes et faim. Personne ne me remarquait. Je n'existais pas. Curieusement, la pluie était comme une bénédiction. Je me noyais. Puisque il faut en finir, j'attends de voir l'Auteur de ma chute.

Pas tout à fait seul. Il était là devant moi à m'observer, les yeux mouillés et le pelage blanc sale. Ce chien avait tout de l'animal abandonné. Pourtant, il y avait comme un regard intelligent qui calculait devant cet humain déchu. Il faisait mine de partir et revenait, indécis, se demandant si je valais la peine. Après beaucoup d'hésitation, il se mit à côté de moi et resta regarder la pluie comme une fatalité à partager. Je le nommai Bozo. Nous sommes dans le dépit.

 

 

 

Elle. Difficile de la décrire, sous son aspect sauvage, des vêtements noirs et usés. Marginale certainement, on pouvait voir un physique irréprochable ; Visage, jambes, corps... C'est au cours d'une rixe qu'on l'a rencontrée. Un couple complètement ivre se disputait se donnant de méchants coups. L'homme finit par se sauver, la femme le poursuivant en hurlant. Ils abandonnaient un petit garçon sur le banc. Muet, son regard criait la panique, la peur. C'est là qu'elle est intervenue en prenant l'enfant par la main. Sans parler, son regard nous jugea complices. D'accords pour partir...

Il murmura s'appeler Bip. Il manquait comme nous tous d'un bain et de vêtements décents. Il semblait n'avoir aucun regret de voir ses parents partis. On voyait qu'à son âge il avait vu défiler bien des malheurs. La faim, les coups, le froid...

J'avais décidé de ne pas retomber dans le bain de l'émotion, de l'amour. Je suis encore dans le doute et surtout décidé à comprendre. Je sais le paradis de l'échange mais je sais aussi l'enfer du moi seul, du besoin, de la dépendance. Mais voilà ma rage n'est pas éteinte. J'ai abordé Mya comme on franchit un sommet de bonheur. Le ciel nous donne l'amour comme l'aboutissement d'une vie. Mais aussi, il nous cloue comme d'innocents papillons sur la planche du temps et de l'incertitude.

On se regardait, on avait envie de rire de l'image qu'on projetait... C'est Mya qui prit l'initiative en nous conduisant à une maison isolée, abandonnée. Notre vie réclamait un peu de joie d'être. Plus rien ne manquait pour s'organiser et jouir de ce présent. Pour ma part, j'ai compris que j'avais une double personnalité et cette dernière me convenait au-delà de toute... C'est la seule réponse à l'Inconnu. Un bonheur.

Moi, le chien, la femme et l'enfant.

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 12:49

 

Salut à ce mot inconnu mort de solitude.

Comme une larme perdue dans les cœurs désertés.

Il a brillé longtemps dans les yeux d'un enfant et de sa jeune maman.

Puis il s'est posésur un champ de bataille, dans le regard qui s'éteignait d'un jeune soldat.

Il a longtemps erré dans les tranchées, les poupées désarticulées.

Vu au pied des lits des souffrants qui sans comprendre cherchaient la lumière.

 

J'ai cru voir un ennemi dans le miroir.

Plusieurs fois, il m'a oublié en me laissant dans cette vaine attente.

Le besoin, ce mot qui squate l'habit déchiré du mendiant.

Ce pouvoir comme une épée qui tranche les parts injustes et définitifs des droits.

Tu n'arrives pas à te réveiller. Perdu la clé de sortie de tes rêves.

Tu as honte de cacher ton butin. Enterré dans ta misérable mémoire.

 

Ce secours comme un feu qui ne produit qu'une étincelle. L'ai-je vue ?

Essoufflé, je ne cours plus.

Je m'assois sur cette borne de ma vie.

Le monde d'ici est désert, sans espoir. Je cherche un écho à mon faible cri.

Un corbeau dit son indignation.

Les nuages tiennent une réunion qui noircit le ciel. Ils ont décidé de laisser quelque temps à l'incendie avant de verser une pluie salutaire.

 

Les copains ne chantent plus, noyés dans la mare du temps.

Petites pierres qui se ramassent pour témoigner que le cœur bat.

Murmuré que tu es passé, supplie que ton absence sera pardonnée.

Espère que ce sont tes mots qui éclaireront le demain incertain.

Quelques fois le mur, quelques fois l'abandon, quelques fois la simple joie.

Qui sait ?

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 12:48

Buvons un verre à ce mot inconnu mort de solitude. Il a brillé longtemps dans les yeux d'un enfant et de sa jeune maman. Puis il a erré sur une portée de musique, un champ de bataille, dans le regard qui s'éteignait d'un jeune soldat. Il a longtemps erré dans les champs, les modestes maisons. Vu au pied des lits des souffrants qui sans comprendre l'espérait.

J'ai cru voir un ami dans le miroir. Plusieurs fois, il m'a oublié en me laissant dans cette vaine attente. Le pouvoir, ce mot qui se noie dans l'habit déchiré du mendiant. Ce pouvoir comme une épée qui tranche les parts injustes et définitifs des droits.

Tu n'arrives pas à te réveiller. A ouvrir la porte et les fenêtres. Même si tu as honte de cacher ton butin. Enterré dans ta misérable mémoire. Ce secours comme un feu qui ne produit qu'une étincelle. L'ai-je vue ?

Essoufflé, je ne cours plus. Je m'assois sur cette borne de ma vie. Le monde d'ici est désert, sans espoir. Je cherche un écho à mon faible cri. Un corbeau dit son indignation. Les nuages tiennent une réunion qui noircit le ciel. Ils ont décidé de laisser quelque temps à l'incendie avant de verser une pluie salutaire.

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 11:59

Je suis partout. Je suis poursuivie, chassée, ramassée par tous les moyens. Balais, aspirateurs, chiffons... Mais voilà je ne meurs jamais. Je m'infiltre, m'impose et parfois surprend toutes les protections...


Mon passe-temps ? Provoquer Adèle qui tout le temps me poursuit. Je m'étends la nuit jusqu'au matin, jusqu'à son réveil. Et c'est ma grande joie de la voir avec son bandeau sur la tête, décidée de m'éliminer, me mettre en tas. On joue toutes les deux à cache-cache. Elle pousse des cris de joe, de dépit, de surprise. Oui, je suis maligne et le jeu me plait.


Au réveil ce matin, c'est le drame, personne pour me ramasser ; la maison est vide, Adèle est partie en vacances... Je cumule sans joie. Sur la table en me couchant je vois une carte qui m'indique son lieu de repos. J'ai des amies dans le monde entier et nous avons une complicité avec le vent pour voyager. Un seul ennemi, la pluie !


Quel temps magnifique ici. Un soleil qui nous baigne sur toutes les vitrines, fenêtres au désespoir des chasseurs de poussière. Me voilà au chevet d'Adèle par cette belle nuit. Elle ouvre un œil, elle sent quelque chose de familier, moi ! Etonnée, je sens sa joie, je lui manquais. Au fond nos jeux à qui retrouve ma cachette, son cri de victoire quand je me retrouvais mouillée, dépitée dans son éponge ; tout çà agrémentait sa vie solitaire.


Dans la journée, après m'avoir caressée de la paume de sa main, je la vois triste à suivre des yeux un jeune homme indifférent à son attente. J'ai peur que dans sa désolation elle ne trouve mon existence sans intérêt...


J'ai un plan. Grâce à mes ramifications, je retrouve la couche de l'objet de ses battements de cœur et folie je me dépose sur ses yeux et le pique assez pour qu'il pousse un cri. Adèle l'entend et accourt se proposant de le secourir. Elle le soigne. Je fais de mon mieux pour faire durer cette heureuse intimité.


Adèle a saisi mon aide et me propose de me laisser assister à son idylle en m'épargnant un jour sur deux. Il y eut un grand mariage et pour nous, poussières, un monstrueux dépôt de toutes les couleurs. Grosse jubilation.


On vient de partout pour partager avec vous tous humains ce temps qui nous dépasse, et qui jamais nous efface. Cette histoire me chiffonne...

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 18:57

 

<< Dis, Lily, tu ris tout le temps ! Pourtant tu t'habilles de guenilles, tu manges comme un oiseau en picorant par ci par là... Pour un mot, une pièce, un sourire, tu te donnes à un inconnu, un voyou. Ce qui me tue c'est qu'à moi tu refuses tout... Pourquoi tu pleures maintenant ?

 

<< Je ne sais pas, toi c'est spécial. Ce que tu veux de moi c'est plus que mon sein ou mon corps. Tu remues en moi quelque chose de profond, de propre. Tu me ramènes à quand j'étais petite et que je rêvais de lendemains riches de vie. Si tu devenais comme les autres qui prennent de moi qu'une étincelle, je crois que je me jetterai dans la Seine. Alors, laisse-moi rire et reste à ta place comme mon trésor caché, un espoir.

 

<< Mais Lily, je suis homme avec le meilleur et le pire... Je suis flatté de ta considération mais reste que je brûle quand je te vois. J'ai le sentiment que je paie une injustice. La misérable vie que tu as subie t'a rendue particulière. Tu as dévalué ton corps en l'offrant à tous ces affamés sans scrupules. Et moi...

 

<< Quest-ce qu'une relation qui ne vaut qu'un verre de bière. C'est volontairement que je m'habille de jupe déchirée pour dévoiler ma cuisse ou bien mon chemisier laissant briller mon sein. C'est tout l'héritage qu'il me reste. Je suis comme ces fleurs qui attirent les insectes pour mourir avec eux. J'avoue que c'est toi qui m'attire mais voilà pas pour les mêmes raisons-pulsions qui t'animent.

 

<< Mais Lily, cette cicatrice et ces bleus sur ton précieux corps ? Quelle idée tordue t'habite à croire que tu n'es bonne qu'à çà, qu'au fond tu ne mérites pas autre chose. Non, je ne supporte pas, tu peux refuser cette chute. Demain doit rester une porte ouverte sur des champs de lumière.

 

<< Trop tard ! Je sais que quand je me serais donnée à toi comme aux autres tu ne m'estimeras plus. Tu te demanderas s'il faut me payer et combien. Tu te demanderas si tu ne t'es pas fourvoyé, sali. Ton regard deviendra fuyant. Va-t-en ! Je ne te crois pas. Mon expérience n'a que faire des mots.

 

<< C'est moi maintenant qui est blessé dans mon être... Ta vérité, la nudité de ton âme me mettent à découvert. Je suis devenu un mendiant et tu as mis un miroir devant moi. Tu nous donnes une chance à tous les deux d'être plus et je suis effaré, crucifié, honteux dans mon besoin de toi. Je suis conscient de mon animalité révélée par ton refus. Ma conscience va à la dérive et je suis maintenant dépendant. J'entrevois l'échec.

 

<< Arrête de te casser la tête. Tu me fais rire, quoi c'est maintenant que tu te rends compte que les dés sont pipés ? On a mordu la pomme. Contente-toi de sa saveur et pense pas qu'un jour il n'y en aura plus et qu'on sera vieux tous les deux. Je regrette de t'avoir mis dans cet état d'impuissance et c'est foutu pour la galipette... Adieu !

 

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 18:56

 

Il n'y en a plus pour très longtemps

t'arrêtes de compter, ça n'est pas important

tu peux dormir sur tes vieux mots

ils sont comme du petit bois

qui prennent feu quand on les anime

tu vois, ils changent de couleur

et leur crépitement est une musique d'antan



Confronté aux désirs de l'autre

repoussé dans la solitude

restent encore quelques allumettes

pour éclairer les images jaunies

dans ce réduit mille fois revu

avouer son humilité, sa dépendance

le cadre c'est les êtres chers



L'espoir de trouver quelques pépites

ou une voix qui dit mon nom

un attachement qui vous tient la main

qui connaît ce magnifique sentier

qui sourit parce que c'est aujourd'hui

que le ciel a décidé la confusion

entre les larmes de joie et la simplicité du rire



Le territoire affectif a avalé celui de l'ego

faut faire son lit dans l'espace qu'ils ont laissé

et le matin respecter la paix de leur sommeil

vider ses poches de toute envie personnelle

être le seul à connaître le prix à payer

pour leur donner vie dans le joli printemps

puisque il n'y en a plus pour très longtemps

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