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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 16:48

Ils ont contaminé l'eau du puits

sommes condamnés

ma feuille flotte

et les mots de vie bavent

dans le poison

Ils ont fait çà

parce qu'ils ne sont plus

la mort les habite

leurs yeux sont vides

un tambour bat la fin du monde

Soleil, lune, fleurs, saisons, toi

venez à mon secours

donnez encore et encore

je sais qu'elle ne m'attend plus

une goutte de pluie suffit

Ils n'ont pas gagné

ils finiront désespérés

le poison comme seule boisson

0la mort seule issue

ils ne savent plus le pain

Je mets pierre sur pierre

et dis au vent de dire mon message

à maman

que n'était pas vaine ma naissance

à mon enfant qu'il a Demain

A elle

je sais que la force de mes pensées

atteindront son cœur

et que j'ai donné des ailes à mes mots

pour la couvrir d'amour

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 09:58

Dans la nuit, ce jardin

elle promène sa nudité blanche, lumineuse

dans le noir, une feuille brille

la porte à sa bouche, la suce intensément

elle sent la sève monter

sa poitrine se dresser comme un appel

des étoiles, des sens, une lune qui tremble

autour de ses pieds nus se lovent

des racines, des caresses pressantes

Elle vient de quitter ce monde

visions fugitives dans le brouillard

son corps s'abandonne

elle se jette dans le fleuve

de petites vagues lui disent qu'elle n'est pas seule

il pleut des rires de jeunes enfants

la sensation de n'être plus

comme une feuille emportée par le courant

angoisse et félicité

Sur la berge, ils sont là, muets

en rond autour du feu

l'enfant la prend par la main

leurs yeux brillants l'invitent à partager

une étrange cérémonie

au milieu du brasier danse une jeune fille

elle sourit malgré les flammes

Lily est invitée à se joindre à elle

elle va connaître une jouissance au-delà de tout

Les oiseaux la réveillent

le soleil est jaloux de son évasion

elle revoit à travers ses larmes le monde perdu

rester seule, seule, seule...

avec mon secret, mon amour

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 20:25

Julia voyait cette ombre noire qui l'approchait et bientôt l'enveloppait. La seule fois où elle prenait conscience c'est le néant qu'elle ressentait. Le temps perdu restait insensible à toutes ses excuses. Aucune étincelle dans son intime corps. Fallait rendre son tablier qui n'avait même pas servi. Savait pas. Le problème est là. Elle a nourri sa vie en faisant semblant, elle était gourmande des restes. Savait pas.

Julia, nue, désarmée, accusait le bonheur absent. Pourquoi moi ? Moi qui aime la vie plus que tout, plus que tous. On ne m'a pas donné le mode d'emploi. Je regarde chez les autres ces yeux qui brillent, ces poitrines qui gonflent ; ces cœurs enfin qui élèvent l'autre jusqu'à la jouissance, l'étourdissement. Je suis jalouse de cette émotion qui ne se copie pas.

Je suis comme une plante qu'on a oublié d'arroser. Vivante à l'abri et en contemplation des autres, les bien-nommées. Je suis de ces lianes qui entourent, enserrent les branches vivantes. Je sens cette sève qui les parcourent, la vie triomphante. Je serre. En vain. Sert à rien.

On peut aussi m'appeler la mauvaise herbe. Ce qui me console c'est que je ne suis pas seule. J'ai des alliées. Parfois féroces, efficaces, de vraies tueuses. Ces malheureuses qu'on a mises en marge de la vie. Celles qui sont vides de l'intérieur et qui aspirent au malheur des vivants. Comme moi, elles réclament une place, un peu d'eau de vie, un peu d'ivresse...

J'ai bien eu une relation. Ce Jules qui s'est étendu sur moi, en plein champ, un bel été. Réveillé, il me regarde étonné que je sois si près de lui. Je lui confirme que nous l'avons fait. Et lui comme moi n'avons rien senti. Rien. J'ai compris qu'il faisait partie des mauvaises plantes, celles qu'on arrache mais qui s'accrochent pour renaître et emmerder les autres. Pourquoi.

Et cette fois où on a eu besoin de moi. C'était une jeune fille, Alice, toute jolie et fraîche et tellement paumée. Elle me fait confiance, me parle de ses sentiments. Je sentais pour la première fois une approche de la vie sensible. Elle aime, elle tremble, elle rougit. Et moi, comme une liane innocente, je l'enserre de mes mots, je la cajole. J'essaie comme une abeille de prendre un peu de ce nectar qu'est l'amour. Misère, il est intervenu son amoureux, il a desserré mes liens et je suis retombée dans ma solitude.

Je sais que j'aurais une longue vie, si on peut appeler çà une vie. Mes racines sont profondes, elles sont tenaces et c'est la question. Pourquoi moins on a de raisons plus on s'acharne à exister, à réclamer une place dans le concert... Mystère.

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 20:24

J'aime ma vie de désœuvré

à traîner avec des mots de rien

qui mendient un sens, un éclat

comme un leurre préparé pour les espérées

si ma maison est pauvre

mon imagination tape les trois coups

et le rideau se lève sur le ciel

c'est une sarabande de belles personnes

on sent une atmosphère de passions

quand les murs et les robes tombent

et que les étoiles tourbillonnent

transformant mon taudis en alcôve

je ne sais où donner de la tête

mon cœur bat fort

elles se battent pour moi, je suis la source

source source source

tarie

tu ris de moi

mon pain est sec, mon vin passé

le vent habite le désert de ma vie

je m'en fous

ce soir ce sera encore la fête

j'ai beaucoup à raconter

de mes délicieuses invitées

de ce qu'elles portent ou pas

elles me donnent chaud à penser

ce que ma voisine me refuse

Marion me le donne donne donne

au matin, je me cache mon pauvre état

au coin, préparant mes menteries

qui font briller mes yeux

tant c'est fou, fou, fou...

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 13:03

Fatiguée

de penser aux feux de jadis

aux rires de rien

à la confusion des désirs

plaire séduire exulter sombrer

dans un plaisir

voilé volé violé dévoyé

Ils sont là

et en vérité je ne les vois plus

ils me parlent de l'écume du temps

et comme les vagues

je vais je viens dans le sable rosé

je ne mendie plus

je suis pauvre d'envies

Pourtant j'entends

le rire de Lily

qui dit encore encore encore

sur la mer la terre le ciel

le petit tourment de ton corps

ce baiser

pour clore cette nuit

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 13:02

MARTHA

On la dit folle Martha. Avec ce visage ravagé de vieille, ses mains ridées, son éternel tablier gris, elle était à courir dans la campagne. Partout. Elle marmonnait, invectivait, menaçait l'inconnu, même le ciel avec sa canne noueuse...

« Partez, quittez ma tête, avec toutes ces pensées qui comme des sorcières viennent me faire misère, me faisant trébucher. Elles sont de jour et de nuit comme des aiguilles à torturer mes pauvres jambes quand elles ne sont pas dans mon dos.

Toi, Jean, qui disparaît trop tôt me laissant moi et notre maison partir en ruine. Les souvenirs de notre jeunesse me blessent plus qu'ils ne me consolent, je n'ai rien pour me battre contre ces toiles d'araignée qui habitent ma maison, ma raison. Ils me rappellent ma déchéance physique, mes seins, mes jambes et tout le reste qui ne ressemblent à rien.

Mes vieilles photos jaunies. Tu vois, Jean, là on était en vacances près du lac, là à la montagne on skiait avec nos amis. On riait tout le temps. Pour rien. Ou plutôt parce qu'on avait l'avenir devant nous. J'étais jalouse et ne supportais pas toutes ces filles qui minaudaient autour de toi.

Hier, sortie comme d'habitude, maudissant ces nuages menaçants, j'ai glissé dans le fossé, me faisant très mal, j'étais comme assommée.... C'est là que j'ai senti Sa présence, j'étais glacée et prise de vertige. Est-ce maintenant ? Non ! Le cri d'un oiseau, un rayon de soleil m'aidèrent à me ressaisir. Suis pas pressée.

Et vous les enfants, vous m'abandonnez parce que mes paroles sont dures, vous ne supportez pas mes reproches. C'est commode de me traiter de vieille folle injuste. Votre éloignement me rapproche de cette nuit, la dernière. Je garde un peu de cette dignité pour ne pas quémander, rappeler l'amour versé... La mémoire est blessée.

Mes amis, ceux qui restent.... Vous êtes toujours jeunes dans ma tête, je ne vous ai pas vus vieillir. Je tiens à vous parce que vous êtes les témoins, les complices d'un temps où on ne compte pas le partage des corps et des sentiments.. Je reviendrais toujours à ces moments que sont nos conquêtes, nos Annapurna.

Et puis toi, Elise, mon amour secret, mon soleil. Tu sauves mes nuits, tu repousses l'Autre avec sa fourche... Tu es la force qui m'aide à me lever, Personne ne sait, ne comprendra cette passion qui me dépasse. Je peux dire je t'aime. Mon fruit défendu...

MARTHA deuxième version

« Ne me reluque pas comme ça Berthe ! Tu es une vieille vache, comme moi. Tu n'as plus de lait et tes mamelles comme les miennes sont comme des sacs vides. Va donc brouter dans le pré de Fernand, i dira rien, i sort plus de sa tanière, i sort plus de sa maudite maladie. Il ne me reste des forces qu'avec mon bâton et je chasserai qui me cherche. Perdu avec douleur mon vieux chien, Boubou, s'est fait écraser par la voiture du facteur. Il ne vient plus. Plus de factures, plus d'électricité...

Mon mari perdu, tu vois ce que sont mes restes, celle que tu trouvais belle est devenue laide. Te souviens-tu quand Berthe gagna le prix de la plus belle vache du canton? Nos amis n'ont pas dessaoulé de la soirée à chanter, déconner. La Marie qui remuait sous ton nez ses gros melons pour te séduire, mais j'étais là ! Yvan avec son accordéon nous faisait tous danser sauf Germain qui avait perdu une jambe en Algérie. Il buvait plus que tous pour oublier. J'étais ta gourmandise et pas celle qu'on traite maintenant de vieille sorcière...

Je n'oublie pas le jour où les enfants jouant avec le feu incendièrent la maison. Ils ne veulent pas comprendre la situation catastrophique où ils nous ont mis. Je sais qu'ils guettent ma fin pour partager ce qui reste. Oublié ce qu'ils doivent à mon lait, mes larmes et mes veilles quand ils étaient malades, les privations de la guerre, pas pour eux...

Après ton départ, un jour le soleil est revenu dans ma maison abandonnée... Je suis un peu gênée de raconter ce passage de ma vie. Elle s'appelait Elise, elle cherchait à travailler, faire n'importe quoi pourvu qu'elle mange. C'était un ange qui venait bouleverser ma vie. Je ne pensais qu'une jeune femme pouvait... Ma raison, mes pensées, mon attitude se chevauchaient, se refusaient, s'étreignaient. J'aimais Elise... Les années raccourcirent et le soleil disparut un beau matin. Partie.

Je T'attends, mes mains sont vides, tout glisse, tout fuit entre mes doigts. Je n'ai pas peur, qu'ai-je à défendre, qui me porte ? Je regarde tout ça, mes objets, mes souvenirs, ma vache... Et rien ne m'attire plus que mon vieux matelas qui connaît ma sueur et mes rêves ou cauchemars.

Mon secret ? Une petite lueur que je protège des nuages. Elle est ma complice, mon dernier recours. C'est elle qui dit chiche venez me prendre, vous n'aurez pas l'essentiel, j'ai caché demain dans aujourd'hui...

ROLAND le fils de MARTHA

« Quel triste spectacle que cette maison abandonnée... Maman a emporté avec elle ce qui restait de vie. Rien qui vaille, rien qui me rappelle mon enfance. Alice me demande de chercher la cache d'un trésor que la vieille aurait laissé. Bof...

Le seul héritage de nos parents c'était de nous apprendre à vivre durement, il fallait mériter son pain. Pénible ambiance des familles pauvres. Levés tôt, traire les vaches, aller aux champs, tous ces durs travaux et le vieux qu'était jamais content. C'est pour çà qu'un jour on a mis le feu à la maison et qu'on s'est sauvés définitivement.

Le contact avec le monde de la ville a été très difficile. Alice et moi ne savions pas parler, rire encore moins. Fallait trouver du travail, manger. On devenait des proies pour les voyous. Et puis il y a eu Emilio. Un grand malabar qui d'autorité nous prit sous sa coupe, profitant de notre innocence.

Emilio me trouva un travail dans une cuisine italienne. Je ne voyais jamais ma paie qui passait par la poche de notre protecteur. Et ma pauvre sœur fit la pute dans un quartier mal famé. L'expérience de la dure vie nous sauva. J'ai appris à me battre, à voler. Alice aussi.

Notre coup était bien préparé. On profita qu'Emilio était seul dans son bureau, à compter sa recette, pour lui rendre visite. Alice en professionnelle se déshabilla pour l'aguicher et il en fit autant en laissant son arme de côté et c'est là que je suis intervenu en le plantant à mort. On a tout raflé et on a quitté la ville riches et décidés.

J'ai pensé à Martha pour l'aider avec notre recel. Elle nous reçut, habillée en noir, notre père venait de décéder. Comme toujours, elle était en colère ; elle nous reprocha tout. Notre absence à l'enterrement, notre désertion après l'incendie de la maison... Elle ne voulait ni de notre aide ni de notre présence. C'était la dernière fois que nous vîmes notre mère.

Et je suis là, dans ce taudis qui était notre héritage, envahi par les rats et les orties, à chercher un magot. Rien. Que de vieilles photos où nous faisons la gueule prises par notre voisin lui aussi disparu.

ALICE la fille de MARTHA

« Putain ! J'en ai marre de ce Jack à la con ! Il profite de mon argent et tout ce qu'il sait faire c'est me présenter des mecs. Pour arrondir les fins de mois qu'il dit... C'est plutôt la fin de moi. Je vais dire à Roland de m'en débarrasser, il sait faire.

Ma joie, c'est mon bébé, ma Justine. Connais pas son père et ça vaut mieux. Elle me console, me fait croire à l'avenir, elle me tient chaud. Mon soleil. Faire la pute ça suffit, l'oreiller est plein de pognon.

C'est le dernier me promit Jack. Divine surprise ! Il est jeune, beau, timide, avec ses cheveux blonds coiffés dans un désordre attendrissant. C'est surtout ses mains, de longs doigts fins qui me fascinent. Il dit être pianiste et s'appeler Nick. Je le pris et il me prit pour la première fois de ma vie. Incroyable, cette sensation de se perdre dans le plaisir et de mourir, de vivre... Je lui dis que je suis devenue son piano et il pouvait avec ses doigts continuer à faire cette divine musique de mon corps...

Je suis arrivée sans peine à convaincre Nick de venir partager avec mon bébé une vie que je voulais nouvelle. Roland, surpris, finalement s'en fout. Il m'a promis de ranger Jack parmi les amis absents, disparus.

Inimaginable que la roue pouvait tourner dans le bon sens. J'avoue que tout ça me faisait peur, j'ai pas l'habitude.

Elle est arrivée le matin, tapant sur la porte avec violence. Un regard noir menaçant, une femme mure aux cheveux gris. Déterminée, décidée. Où est-il ? Dégagez, je veux qu'il revienne à la maison ! Nick, à mon désespoir, baissant la tête, obéissant, la suivit...

Une sensation de vide où je tombais en larmes. On m'enlevait ma première fois. Je ne soupçonnais pas un tel bonheur et maintenant un tel désespoir. Roland pour m'aider à supporter m'apportait de la poudre. Je devenais la fille déchue, méconnaissable. Même pour mon bébé c'était limite...

Tout près de l'over dose, un matin Roland me réveilla brutalement : « Fais ta valise, prend ton bébé, ton pognon, une voiture t'attend dehors avec Nick au volant. Partez, disparaissez aussi loin que vous pouvez. Je m'occupe de la suite... Tchao ! » Nous vivons maintenant dans un coin perdu dans le nord du Canada. J'ai ouvert un petit bar avec un piano pour l'amour de ma vie. Nous eûmes un deuxième enfant, une fille qui s'appelle Fanny.

FANNY la petite-fille de MARTHA

« Je m'ennuie. Tout autour de nous d'immenses champs de neige. C'est désespérant avoir 16 ans et rien, un mètre de neige. Justine est à la ville; je sors, je gèle. Le silence me pénètre, je ne m'entends pas. Le froid me prend mes pensées, ma mémoire, ma volonté. Je sens que je perds mes repères, mes liens. Je ris nerveusement. Je me demande où est la source. Je me retourne et je ne vois plus rien ; ma maison s'est évanouie. Je sais, je vais m'arrêter, tomber à genoux.

Il est là, il me relève péniblement. Son regard bleu d'acier me transperce. Il me prend la main pour le suivre. Je cède en tout. Je me retourne et je me vois à genoux, immobile, sans vie.

Un monde nouveau. Une magnifique plage, une mer calme sous le soleil. Des personnes de tous âges marchaient sans parler comme absents avec une certaine gravité. Seuls les enfants lui souriaient. Elle était étrangère.

Une femme âgée lui prit la main. Une certaine chaleur émanait d'elle. Viens, je suis Martha, ta grand-mère, tu ne dois pas être ici. Je te ramène à la vie. Et toutes les deux se retrouvèrent dans le champ de neige et Fanny réintégra son corps glacé.

Elle trouva la force de pousser un cri qui alerta sa famille. Sauvée ! Elle se souvenait de rien, juste un rêve brouillé... Maman, qui est Martha ?

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 12:33

C'est l'autre.

Ta joie il te la donne ou il la retient.

Il assène un éclair de vérité quand il n'assombrit pas ton univers.

Mendier un sourire pour mes poches trouées.

Aucune digue ne retient, ne trie tous ces mots abandonnés dans le fleuve du temps.

Tous ces sentiments qui charrient sans raison ton imagination, qui font des feux de joie en incendiant tes petits espoirs.

Tu conduis un traineau de mots craintifs à chercher dans ce désert sans eau, sans elle.

Et alors ?

Faisons ce saut dans l'inconnu. Nul n'est tenu de subir.

Arrache-toi, retrouve cette jouissance qui t'appartient même s'il faut la chercher, la payer de quelques larmes ou de quelque déraison.

Marche !

Retrouve la faculté d'effacer, parfois mettre sa mémoire en rade et se payer la minute qui vient... Dire je suis riche d'un deuxième pas, d'un énième non !

Jouissance du corps, conquête de ces mondes imaginaires qui n'appartiennent qu'à moi.

Faire un hamac tricoté de petites victoires-surprises et se bercer hors de tout.

Presque tout est permis, l'impossible à portée de mots.

Oui le temps trahit, la raison triche et j'ouvre le fenêtre pour respirer.

Silence protecteur que personne ne peut violer.

Richesse ou vertige de tous ces voyages oniriques sans lendemain...

Tout compte fait, la journée s'est bien passée.

On a la clé. Demain c'est demain.

Contre l'ennui, le désœuvrement, il y aura toujours elle qui descend de la montagne en pyjama...

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 12:33

Elle sourit. Elle a laissé tomber ces éprouvés de la question permanente. Ils étaient insupportables à se disputer sur la direction du vent, du sens de la pomme mangée par une Eve évanouie dans le temps. Ils oubliaient de manger, de dormir et surtout ils oubliaient de m'aimer.

Je reviens à moi, à mon printemps, à ma légèreté. J'accueille les sensations de mon corps confronté au souffle de l'inconnu. Je m'habille de peu et des courants d'air me traversent. Je me donne sans retenue, je me donne nue aux mains fébriles de l'innocent qui ne me calcule pas. Le rire est devenu mon crédo. Je fais tourner des têtes, surtout celles qui sont pleines d'azur, de jeux, de douces caresses et que demain n'effraie pas.

Je me sens bien, bercée dans ce hamac, dans une rêverie qui ne craint plus la pluie de mots vains et amers. Je sais, vous me guettez, vous attendez, espérez ma chute ; mon bonheur de peu vous irrite et vos souhaits sont petits.

Ah ! Les voilà de retour mes hommes de guerre. Ils sont défigurés, blessés, hagards, couverts de sang et en haillons. Le plus triste c'est qu'ils n'ont rien compris puisqu'ils raisonnent encore...

Rod : « le paradis, c'est l'impuissance. Si tout est donné ; c'est que l'énergie n'est plus nécessaire ; la joie d'être le maître de sa vie est un accomplissement, gagner l'amour de Lily est une victoire sur le silence... »

Tod : « L'homme est né avec le doute, un goût amer pour la perdition. Dominer, posséder ou renoncer c'est de tous les jours. Si tout est vain pourquoi pas un repos ultime paradisiaque ? »

Allez-y les mecs, payez-vous vos vérités pendant que je me morfonds, de mon côté je guette la petite étincelle sur l'innocent qui me prendra... Je sais la guerre, je sais l'ennui et je m'en fout parce que je sais le printemps.

Je ne suis pas vierge du malheur, j'ai quelques cicatrices... Ma seule réponse c'est mon choix d'exister par tous les pores restants de mon être.

Aimer, c'est tout.

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17 mai 2015 7 17 /05 /mai /2015 15:00

Ici, c'est comme la Porte du Paradis. Viens, toi le démuni, le pauvre. Viens, sors de ta misère, ici tu mangeras et tu ne manqueras de rien. Entre ! Tu n'auras plus à te battre contre la maladie et les tourments de la solitude. Tu as atteint les limites de résistance. Ton corps n'est plus...

Je restais là avec ma faim et tout près de m'évanouir. Un pas de plus réjouirait mon existence. N'était-il pas trop tard, que reste-t-il de ma fierté ? Me viennent les larmes aux yeux à penser, à confronter ma misère, mon devenir qui a enterré tous ces rêves. Se souvenir fait mal. Qu'ai-je fait de ma liberté. Je pense avec peine à mes anciens amis, aux soirées où on se vantait de son indépendance, du mépris du possédant. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on ait laissé le temps nous déshabiller, nous livrer nus devant cette porte. Tout près à céder, je rentre, je mange, je convole... Et je paie le prix, sortir du fond de ma poche cette dernière pièce qui n'appartient qu'à moi... mon nom.

Non, je ne veux pas entrer. Je choisis l'extinction des feux. Ceux qui attendent derrière moi pour entrer me regardent salement. Ils vous lancent dégoût et incompréhension. Pour qui tu te prends toi qui n'est plus rien. Dégage !

Je lève mes yeux vers le Ciel. Tu m'as donné la joie de naître et puis à un certain moment j'ai cru à la pérennité de mes avoirs et de mes liens. Et non, ça ne dure pas. Que des souvenirs... Reste le défi, être le maître de son ultime destin. Je ne veux pas entrer !

Avec ce qu'il me reste de force, je décide de construire un mur symbolique. Chaque brique représente soit un enfant, un parent, un ami, celle qui a compté, ces moments de félicité que peut donner la nature. La joie sera le ciment qui scellera ces moments, ce passé.

Ce mur est à moi. C'est moi.

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17 mai 2015 7 17 /05 /mai /2015 14:59

Tombées

surprises de cette vie brève

la pomme ridée encore accrochée

à sa fébrile branche

pleure

celles encore vertes

qui ne savent pas, qui dorment

le vent berce, le temps ne dit rien

la caravane de nuages passe

Tu m'évites, moi et ma faim

d'un mouvement de tes lèvres

de ta jupe

de ton rire interrogateur

tu es de mes nuits le cadeau

de tous les sens perdus

la raison se révolte en vain

c'est en songe que le cœur se découvre

je le sais parce que je suis saisi

Les rêves en cendres

parlent encore des feux d'antan

tant de fois on s'est arrêté sur une étreinte

et tous ces moments d'ivresse

qui se perdaient dans les ornières du temps

le panier est plein de soupirs

recueillis dans le tablier bleu ciel

déchiré et délavé

avec des larmes prises dans les plis

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