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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 13:07

RIEN n'obscurcira la beauté de ce monde.

Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance

Peut enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret,

L'amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,

La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,

Rien n'obscurcira la beauté de ce monde.

Nulle défaite ne m'a été épargnée. J'ai connu

Le goût amer de la séparation. Et l'oubli de l'ami

Et les veilles auprès du mourant. Et le retour

Vide, du cimetière. Et le terrible regard de l'épouse

Abandonnée. Et l'âme enténébrée de l'étranger,

Mais rien n'obscurcira la beauté de ce monde.

 

 

Oui Ilarie tu as raison, rien n'obscurcira la beauté de ce monde.

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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 13:04

A moi tout seul

(chacun a son intime demeure qui sera sa dernière)

on y trouve son âme, sa mémoire, sa famille

ses amis et ses amours

ses victoires comme ses blessures

ses regrets comme ses renoncements

les pensées qui font bien ou mal

enfin tout ce chemin qui raccourcit tous les jours

 

En vérité, je ne suis pas le maître entre mes quatre murs

parfois il vient des vents froids qui nous pétrifient

le toit laisse passer des mots qui vous étourdissent

on prend des drogues qui soulagent

on attend

 

Et si on n'acceptait pas ?

Si on désertait sa maison en risquant de se perdre

Penser que tout ça, ce passé, c'est rien…

de l'esbroufe

on aurait fait l'objet d'une machine à mortifier

une machine folle qui aurait perdu les pédales

son Maître se serait assoupi, fatigué

 

Comme c'est plus facile maintenant

alors tous ces mouvements, ces émotions, une sale blague !

Si on a de la chance on passe à travers les rouages

autrement on se console avec le croûton et le mauvais vin

plus besoin de tendre la main, rien à recevoir

la seule joie qui reste c'est de jouer avec l'autre

 

Excitons-nous avant que le rideau tombe

laissons toutes ces chaînes aller à la dérive

cette liberté peut être une souffrance

ou une délivrance

n'est-ce pas mon Dieu ?

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 15:51


Elles étaient trois jeunes sorcières de noir vêtues

ne sortant que la nuit

visages blancs couleur de lune

pieds nus et rien sous leurs robes

 

Ce soir elles tueront le prince

et l’enterreront dans la tache sombre

il ne pourra plus faire de mal

et l’amour est mort noyé

 

Elles récitèrent ses méfaits

la disparition et le cri de Chloé

le vin qui les ensorcela toute une nuit

au matin gisantes comme des épaves rejetées

 

La main sous la robe tenant un poignard

quelque chose en elles était mort

La peur

le diable couvrit d’un manteau noir le ciel étoilé

 

Elles unirent leurs mains et leurs lèvres

de l’étincelle d’amour elles firent un feu de joie

elles acceptèrent le prix

en se noyant dans la source

 

Trois pensées s’évaporaient vers le ciel

elles seront nuage ou songe d’un vieillard

peut-être une goutte de rosée

ou une caresse d’un autre temps

 

Rien qu’une bulle

 

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 15:50

Depuis mon réveil, je le vois là, au-dessus de ma tête, ce petit nuage collé au plafond. J'ai beau ouvrir porte et fenêtres, en vain, il ne bouge pas. Passe le temps, il est toujours là.

J'observe. Il change de forme, un monde révélé de personnes qui vous fixent, des paysages et même des couleurs. Je suis dans un monde parallèle. Pétrifié, fasciné, dépassé, je suis dans une faille du temps.

J'en suis sûr, ce nuage me parle, me rappelle. Moi petit. Les paysages et les gens de mon enfance. La vie dans l'imagination.

L'addition. Je refuse de payer pour le temps passé. Je suis attaché à mon fauteuil, le spectacle a toujours vingt ans. Elle étale sa jeunesse sur l'écran intérieur. Le dernier sou neuf épargné de la chute dictée par le regard des autres. Je suis seul dans la salle et je ne me sens pas bien.

Le réveil. Froid, je tire sur moi le patchwork fait de mots… Même si le petit nuage s'impose avec son sourire ironique et glacé, avec son menu de miroirs déformants. Même si.

Mes rêves sont collés à moi comme toiles d'araignée. Sa jambe comme une épée étincelante jaillissait de sa courte jupe. Et me déchirait.

Le prix à payer c’est encore le temps perdu, exacerbé par le besoin, le manque. L’image obsédante de l’inconnue. D’où vient que l’on devient misère et objet d’un sentiment profond qui serait le bonheur. Et il est là, dans ses yeux, sa bouche, son absence. Comme un appel dans ce monde vertigineux pour une chute parce que la terre ferme nous échappe. La mort s’habille de l’insaisissable. Le miroir toujours désespère.

A chacun son bourreau, ce peut être l’anesthésie confortable, l’appel de la violence subie, ou bien un besoin plus grand que soi.

Bien sûr, la jouissance a son prix. Elle est fluide et vicieuse. D’autant précieuse qu’elle flirte avec la mort et qu’elle n’a pas le temps. On cherche cette source de vie comme un nouveau-né cherche le sein et la chaleur de sa mère.

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 15:45

Je repousse le mur

me détache en souffrant de mes racines de la nuit

je dis tes demandes sont absurdes

en plus tu n’as plus les moyens

la monnaie a changé

le sourire ne vaut plus rien

le ciel bleu ne supporte plus tes desseins

 

Ainsi tu fais les comptes

auras-tu assez pour payer tes traîtrises

les restes sont plus chers parce que fragiles

fini le temps des ripailles gratuites

parti le printemps des sourires

des sommeils avec son image

ton lit va à la dérive

 

Rester debout malgré le poids du temps mort

tes biens sont trop lourds pour traverser

ainsi le vide des années de rien

la prison des dernières pensées pas dépensées

les liens lâches ou fluides

les noms qui n’ont pas été imprimés

ce passé qui vous tire vers un hiver sans concession

 

Curieux que c’est encore l’image futile qui nous retient

au bord du néant

il n’est pas trop tard pour changer son or contre un rêve

frapper à la porte d’un demain ensoleillé

je t’attends puisque je suis

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 13:23

Ouvrez la porte, les fenêtres

il se passe quelque chose dehors

on est en train de vous dépouiller

de votre âme

Les cris ne vous parviennent plus

les arbres et les oiseaux sont devenus étrangers

dans le miroir je ne vois qu'apparence

la réalité est rasée de près

On se met la tête dans le brouillard

le sang s'éclaircit

le savoir est jeté dans la poubelle du jour

on ne trahit pas, on oublie

Il a renoncé au parcours trop lointain

fatigué

elle sourit parce qu'elle sait

la fin la nuit l'ennui

Il manque des marches

on a retiré l'échelle de l'espoir

le bleu est devenu noir

un rire qui blesse et déchire le temps

En soufflant sur la braise

réveiller le cri enfoui, enterré par la peur

ressentir à nouveau la douceur de sa peau

la douleur de la beauté

Chaque minute te regarde

ne dors ne pense

il est là

son masque jamais ne tombe

Exister

nu

transparent

éternel

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 15:04

Le train est parti

sans moi

avec mes rêves mes espoirs

cruel vide sur ce quai

Toute la nuit

je n'ai pas dormi pour n'être pas en retard

je pensais à ce printemps qui m'attendait là-bas

à cet enfin !

La peur et la fatigue

ou bien est-ce le démon qui m'habite

comme feuille morte je suis tombé

et tout s'est envolé

Il n'y aura pas de prochain départ

mon cheveu blanc me l'a dit

les mots font les morts

point

Je m'assois sur ce banc de gare

avec le fol espoir

de rencontrer l'inaccessible

de jouir enfin sans payer de son temps

Seul dans une gare désertée

j'attends

A chacun son souvenir, son image

les larmes et les rires partagés

oui je vous aime

tous

Le prochain va vers les étoiles

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 18:37

Je suis déjà dans le soir

mais tu seras toujours mon matin

maman

je mange encore ma vie dans le creux de ta main

On perd parfois ses repères

on n'a pas toujours les clés du jour

il arrive qu'on soit petit, égaré dans nos valeurs

qu'on joue avec de la fausse monnaie

On ramasse

mais on ne retient rien

le temps ne fait pas de cadeau

assis sur pierre, il attend toujours au tournant

C'est vrai, ils grandissent

ils n'ont pas toujours besoin de nous

nos paroles sont hors de portée

ils sont à leurs affaires

Si on a encore le goût des choses

nos enfants ne savent pas que c'est toi la source

qu'on est rien

que la main tendue ce n'est pas la nôtre mais la tienne

Je rêve encore

du pain chaud en rentrant de l'école

de la grande table de Pessah

et je pense à papa qui a donné en s'effaçant

J'ai appris l'émotion dans la simplicité

il y a un mystère

où a-t-elle a trouvé cette énergie

et de ne jamais faillir pour donner encore et encore...

Je suis déjà dans le soir

mais tu seras toujours mon matin

maman

je mange encore ma vie dans le creux de ta main

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 18:36

Elise s'est mise à la fenêtre

passera-t-il aujourd'hui ?

Hier, il a emporté ma journée

j'en oublie d'exister

Je m'habille de rien

ne mange point

on m'appelle en vain

je ne suis pas là

Je pleure

une partie de moi s'en est allée

en vérité j'enrage

d'être démunie et d'aimer çà

Je me sens volée

violée

douloureuse injustice

divine souffrance

Seule, je parle aux choses

je dis mon amour à la pomme

je fais des promesses au chat

et je crie plus fort que les oiseaux

J'ai peur

mes repères s'estompent

je le vois quand je ferme les yeux

et je lui parle alors qu'il n'est pas là

Je tourne en rond

je sens que je vais m'évanouir

adieu mon amour

laisse-moi mes jeunes années

Elise ferme la fenêtre

elle sourit à son miroir

elle se dit que c'est bon

ce soleil que la journée éteint

Elle vient de se vivre

une déraison

une victoire sur son corps

une corruption de l'imagination

On peut rêver...

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 17:10

Une vieille pierre s'est levée

s'adressant à dix autres pierres leur dit

je vais dire le kaddish

puisqu'il ne reste plus personne

et que nous sommes les seuls témoins sur terre

C'est le temps des ténèbres et ce sera notre dernière prière

Je ne peux pas citer tous ceux qui sont partis

ma vie de pierre m'a fait voir bien des Justes

Je me souviens de celui qui est venu apporter la Bonne Nouvelle

avec sa Loi brisée à des hommes qui n'étaient plus

à Abel qui pleura sur moi sept jours

pour la perte de son fils

à tous ces déshérités que les guerres mettaient sur la route

aux enfants qui jouaient sur mon dos

aux musiciens mélangeant leurs notes joyeuses

au bonheur d'une nuit

Et puis la Grande Vague a balayé la terre

jetant tout ce qui vit dans l'oubli

laissant les seules étoiles et nous à l'abandon

la fin des saisons

Je demande au nom de toutes les pierres

POURQUOI ?

Je sais que l'homme s'est trompé de combat

il s'est jeté sur son frère

il est devenu son propre ennemi

et quand la balance a basculé dans la haine

et l'amour entaché de suspicion

un suicide était inévitable

Par ce dernier kaddiSh je ferme le Livre

La vieille pierre dit

Cette nuit, j'ai fait un rêve

comme un messager venu d'Ailleurs

une étoile est descendue sur terre

ceux qui l'habitent ont réclamé les restes de la Table de la Loi

pour ouvrir un Nouveau Monde

J'ai refusé, ce qui est pierre reste à la pierre

du kaddish jaillira l'étincelle

et la vie renaîtra

elle viendra du coeur d'un volcan

sous l'aspect d'un petit enfant

qui fera de la cendre un jardin, Amen !

Silence.

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