A moi tout seul
(chacun a son intime demeure qui sera sa dernière)
on y trouve son âme, sa mémoire, sa famille
ses amis et ses amours
ses victoires comme ses blessures
ses regrets comme ses renoncements
les pensées qui font bien ou mal
enfin tout ce chemin qui raccourcit tous les jours
En vérité, je ne suis pas le maître entre mes quatre murs
parfois il vient des vents froids qui nous pétrifient
le toit laisse passer des mots qui vous étourdissent
on prend des drogues qui soulagent
on attend
Et si on n'acceptait pas ?
Si on désertait sa maison en risquant de se perdre
Penser que tout ça, ce passé, c'est rien…
de l'esbroufe
on aurait fait l'objet d'une machine à mortifier
une machine folle qui aurait perdu les pédales
son Maître se serait assoupi, fatigué
Comme c'est plus facile maintenant
alors tous ces mouvements, ces émotions, une sale blague !
Si on a de la chance on passe à travers les rouages
autrement on se console avec le croûton et le mauvais vin
plus besoin de tendre la main, rien à recevoir
la seule joie qui reste c'est de jouer avec l'autre
Excitons-nous avant que le rideau tombe
laissons toutes ces chaînes aller à la dérive
cette liberté peut être une souffrance
ou une délivrance
n'est-ce pas mon Dieu ?