26 décembre 2010
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J'attends avec ma serpillère, mon éponge et mon seau.. J'attends que ces
messieurs-dames qui ne me voient pas comme si j'étais transparente me
laissent faire ce ménage de tous les jeudis. Je déteste ce jour, le moment
des poètes. Leurs mots s'imprégnent dans le bois tendre et sont comme
gravés. Et je frotte, je frotte en pensant à ma vie débile, insignifiante...
Et eux se gargarisent de sentiments nobles, et de je ne sais quoi.
D'ailleurs, je ne comprends rien. La semaine dernière, j'ai eu un mal fou à
effacer le mot paradis. Descendez sur terre s'il vous plait ! Aujourd'hui
c'est le mot rêve que je n'arrive pas à supprimer, j'ai l'impression qu'il
réapparait chaque fois. Il me nargue. Parmi tous ces cultivés, j'ai remarqué
un petit jeune homme qui ne parle jamais, qui ne s'impose pas, debout dans
son coin, imprégné de sa timidité. Et lui a écrit un seul mot que je
n'effacerais jamais : maman !
Par Simon